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lundi 1 novembre 2010

Suite "Chasse à la Vie" de moi-même...

Suite ...
Certains se dirigeaient vers leur maison, tout près de l’école pour déguster quelques gâteaux, d’autres par contre achetaient sur place des bonbons et des morceaux de pain imbus de sauce à la tomate avec les vendeuses assises sous les arbres de l’école.

Par ailleurs des garçons se désaltéraient de la borne fontaine installée dans la cour de l’établissement, d’autres jouaient au ballon.
Je pris la main de ma petite sœur qui à peine sortie, réclamait à boire, du coup je l’amenai à notre maison, située de l’autre côté de la rue juste à l’arrêt des taxis ‘’KEITA’’ (Vieux guinéen, partisan farouche du Président Ould Daddah et de son parti) qui se prolonge à l’ouest, vers le marché du Ksar et la Mosquée de BOUDDAH, d’une part et à l’Est vers la Gare Routière de la ville en face de l’aérodrome.

Après avoir déjeuné ma sœur et moi nous repartîmes à l’école pour continuer nos études. Quelques instants après, la cloche retentissait de nouveau au grand dam des élèves qui s’extasiaient dans la cour, mettant fin ainsi à la joie qui se dessinait sur les visages des enfants.

A l’intérieur de la classe, les élèves étaient en train de suivre les cours, sous la surveillance de l’instituteur, par moments je regardais par la fenêtre, les allées et venues des enseignants dans la cour sous une chaleur de plomb, par moments dans la cour, aucune âme, aucun élève, le soleil accablant, ses rayons éclaboussaient l’atmosphère ambiante, la chaleur atteint son zénith. Pas une âme ne pouvait se hasarder à rester longtemps par ces temps-là de chaleurs éclatantes.
Tout petit, je me souviens des manifestations de joie populaire suscitées par l’annonce d’un évènement très important à savoir la fête nationale d’indépendance le 28 novembre 1960, qui symbolise la naissance de cette Nation. L’ampleur de l’annonce de cet évènement fascinait les quelques habitants du ksar, Nouakchott vibrait, à l’approche de la fête.
Les préparatifs battaient leur plein partout dans les quartiers qui s’embellissaient, les rues étaient pavoisées aux couleurs nationales et celles des pays invités pour la circonstance.

Les journalistes étrangers venus couvrir l’évènement, égayaient les curieux par le déclic et la magie de leurs appareils photographiques, qu’ils décrochaient de leur épaule à chaque fois qu’ils rencontraient des mauritaniennes en voile ou en pagne pour les immortaliser.
Le soir, rares sont les véhicules qui circulaient dans les ruelles du ksar, on noté par exemple ; celles du Président de la République une DS flambante, celle du maire de la ville Mohamed Ould KHAYAR une 2 CV, et quelques 403 mises à la disposition du Gouvernement mauritanien qu’utilisées parfois les quelques responsables administratifs mauritaniens et français.
Par ailleurs, deux faits remarquablement importants m’ont marqués en ce début d’indépendance, le premier l’épouse d’un ex-ministre qui conduisait les voitures, le deuxième la première femme mauritanienne pilote Mouthé Mint ABABE, qui d’ailleurs périt dans un accident d’avion aux environs des iles canaries quelques années plus tard.
L’après-midi au stade du ksar, (alors fraîchement clôturé par une équipe de pax American dans le cadre d’un volontariat) ce terrain vide, où se rencontraient les formations d’alors l’ASPTT, avec son tonitruant dribbleur CHAPERON, le PROGRES, avec son excellent buteur Malamine FALL. Le REAL, avec son irrésistible dribbleur DIACK le Lion, l’homme qui est craint par tous, grand de taille, c’est mon enseignant que j’admirais beaucoup, et pour lequel j’ai beaucoup d’estimes et d’égards.

Les rencontres se déroulaient sous la supervision du tout premier arbitre mauritanien, j’ai nommé le valeureux militaire Boubacar FALL, arbitre de grande qualité.
Régulièrement, des équipes sénégalaises se déplaçaient à Nouakchott pour des rencontres de football amicales dans une ambiance de fraternité et de sportivité très louables.
Quant c’est notre enseignant et son équipe qui se déplaçait pour une rencontre au stade du Ksar, c’est toute la classe qui allait pour supporter notre ‘’enseignant’’ sportif, car il nous impressionnait par ses formidables prouesses techniques, telles que le ‘’ciseau’’ une sorte d’acrobatie lui permettant de détourner la trajectoire du ballon d’un sens à l’autre en pivotant en l’air et reprenant le ballon au vol par le biais de son pied pour l’envoyer dans les filets adverses avec une maîtrise exceptionnelle et un sens de combativité exceptionnel.

Tous des mordus du ballon rond, assistaient donc aux rencontres de football qui se déroulaient sur ce terrain entouré d’une clôture à peine perceptible. Ce terrain est situé non loin de la Direction des PTT, et à l’actuel emplacement de la Socogim du KSAR, ce terrain est souvent menacé par les cordons de sable.
Nous étions un groupe d’élève très attaché au sport, je me souviens de certains d’entre eux, tels Abderrahmane NEWKA, Abderrahim Ould YOURA, Sid’Ahmed dit CHEIBOU, (le plus petit qui en classe à mes côtés, passait son temps à grignoter de la craie).
Je me souviens qu’un jour l’ayant surpris en train de croustiller une craie, Monsieur DIACK Mamadou, eut l’idée de nous amenait par la suite le week-end suivant hors de la ville pour bivouaquer, en amenant ainsi avec lui une bonne quantité de pains, de beurres, de chocolat, et des biscuits, nous avons passé ce dimanche en train air à manger à notre guise les bonbons et les biscuits dans une ambiance de bon enfant, pleine d’humours où chacun se sentait heureux.
Autres distractions qui animaient le « quartier chic » du ksar, aux environs de l’actuel Commissariat de Police, où un groupe de diverses nationalités, béninoises, surtout, des enseignants, des douaniers et des postiers sous la conduite de JANVIER un béninois, ainsi que des mauritaniens mordus de la pétanque, nous égayaient chaque nuit par des rencontres nocturnes sur en plain air à l’actuel emplacement de la station d’essence juxtaposée au Commissariat du ksar.
Ces mauritaniens contribuer au bonheur des habitants de la cité en animant les soirées effectuant des tournois de pétanque, sur la place publique très peu éclairée par les lampadaires de fortune.
Il y’avait également des restaurants et des bars tels que « Le MAMACITA », « la CONCIERGE », le Bar « KEITA » dirigé par le Vieux Keita, de nationalité guinéenne, farouche partisan du PPM, où les croulants de la musique cubaine se distinguaient au son de la musique et de la maitrise de la danse afro-cubaine, nous les enfants on se contenter de regarder à travers les vitres des portails, les hommes et les femmes dansaient au son de la musique cubaine et parfois guinéenne.
L’autre centre d’attraction est le « marché de bétail » seul endroit où les habitants du quartier s’approvisionnaient moutons, chèvres et autres bétails (vaches, chameaux etc.…), par ailleurs le marché du ksar était un autre lieu ou les populations y vaquaient pour acheter les aliments (riz, macaroni, et les autres ingrédients) nécessaires à la survie.
Le seul lieu de culte du faubourg, est la mosquée dite de « BOUDDAH », où l’érudit Bouddah Ould BOUSSEIRY, dirigeait les cinq prières, sauf le vendredi, où la grande prière est dite à la Mosquée de la capitale en face de l’Etat-major Nationale des Forces Armées.
Notre école coranique se trouvait dans la Mosquée de « Bouddah », et le marabout avait beaucoup de peine à gérer et à contrôler les enfants, dans ce remue-ménage quotidien des élèves qui récitaient leurs sourates dans un brouhaha infernal et indescriptible, ce qui m’amène parfois à me demander comment pouvait-il concilier (écoute/contrôle et suivi) des élèves dans ce vacarme.
Il lui arrivait parfois d’utiliser la cravache pour ramener le calme dans la cour.
La nuit, les citoyens les plus civilisés se rendaient dans les deux salles de cinéma qui existaient, le cinéma « Pagnon » et le cinéma « Sahara » se trouvant en face de la « Gare Routière » pas très loin de l’aérodrome juxtaposés aux Ets « Lacombe ».
Les seuls films d’alors, se sont des films indous, américains et français. Les personnes se déplaçaient à pied pour aller se divertir dans les différents cinémas du faubourg et retournaient tardivement à leurs domiciles dans une ambiance de sécurité totale.

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